Et donc, pourquoi le cyanotype ?

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Si vous me suivez sur les réseaux sociaux1, vous avez probablement été témoins de mes déboires dans le monde du développement photographique alternatif, du cyanotype plus précisément. Je me suis intéressée à cette discipline il y a près d’une année et je n’ai pas d’histoire romantique à raconter. Je me souviens avoir vu une publication sponsorisée sur des kits de création de cyanotypes et je me suis bêtement demandé : « Tiens, mais qu’est-ce donc ? »

C’était plus ou moins une impulsion, ce genre d’élan qui régit littéralement mon quotidien. Les choses et les idées vont et viennent, elles m’intéressent pendant cinq minutes (souvent) ou vingt ans (rare). Je ne suis sous le joug d’aucune règle si ce n’est la fatigue que me procure ce rythme absurde, empêchant mon attention de se fixer correctement afin d’être une personne organisée. Ça pose un certain nombre de problèmes car je ne fais pas les choses dans l’ordre, je me lasse vite, je hurle quand je n’y arrive pas du premier coup, je suis frustrée… Bref, je suis une petite personne en plein terrible two. Retenons ceci : « Tiens, et si je faisais des cyanotypes ? » Point final.

J’abuse un peu parce que la photographie m’intéresse depuis toujours et je voulais prendre le temps de développer (j’adore l’humour) des aspects pratiques. Pourquoi la méthode du cyanotype ? La réponse ne va pas vous plaire. Non, ce n’est pas pour la beauté de ses nuances de bleu (même si j’adore ça) ni pour m’amuser avec toute la flore de Vendée. J’ai choisi le cyanotype parce que c’est facile. Contrairement aux autres façons de développer une photo, les produits chimiques2 utilisés ici ne sont pas toxiques, ils peuvent être manipulés sans protection3 et évacués dans les canalisations.

Je me suis donc lancée concrètement en janvier après avoir assouvi ma curiosité grâce à quelques lectures les mois qui ont précédé. C’était un peu une idée à la con parce que le développement d’un cyanotype demande un ingrédient crucial, le soleil. Enfin les rayons ultraviolets, plutôt. Je posais mes épreuves sur le bac à compost situé au fond du jardin, le seul endroit qui capte le soleil à cette période de l’année (exposition nord-est, quelle idée), et je ne parvenais qu’à des résultats désagréables :

Je me suis alors découvert une nouvelle personnalité persévérante et j’ai essayé de nouveau. J’ai gâché beaucoup de papier, toujours un peu plus les semaines passant, et j’ai estimé avoir réussi ma première épreuve fin avril avec cette éolienne :

Bien sûr, j’ai encore foiré plein de cyanotypes après ça mais je me suis quand même améliorée (selon mon échelle personnelle). Aujourd’hui je me plante toujours, maintes et maintes fois, si vous saviez comme ça me rend folle. Mais parmi les ratées, j’arrive à sortir des photos sympas. Je sais qu’elles le sont puisque j’arrive à les vendre ! Néanmoins, je ne maîtrise pas cette science à 100 %, je le sais. Je suis tracassée par des détails et comme toute matière qui s’étudie sur le tas, je dois composer avec des outils qui me donnent du fil à retordre.

La lassitude est mon épée de Damoclès. J’ai déjà envie de faire d’autres choses telles que des sténopés et de la linogravure, et puis je veux me perfectionner dans le collage numérique. Aucun domaine n’est incompatible avec un autre, au contraire, la photographie est au cœur de mon raisonnement. Ça demande juste une créativité hors pair et je ne sais pas encore vraiment où sont les limites de la mienne.


1 Cette phrase est drôle à écrire parce que si vous me lisez, c’est que vous avez cliqué sur le lien que j’ai posté sur mes réseaux. Je suis un grain de sable de l’Internet mais si vous arrivez ici par vos propres moyens, la haie d’honneur vous attend.

2 Le ferricyanure de potassium et le citrate d’ammonium ferrique, on peut donc dire qu’il s’agit de développement photo à base de fer.

3 Personnellement j’y vais à mains nues mais n’importe qui de responsable vous recommandera d’utiliser des gants, ne serait-ce que pour éviter toute forme d’allergie. Si ça se trouve une troisième main me poussera dans quelques années, on ne sait pas.


Photo d’illustration : Halima Bouchouicha

Cet article a 2 commentaires

  1. Raphaële

    J’ai un peu le même souci de papillonnage entre les activités. J’ai aussi très envie de me mettre à la linogravure, mais je ne prends déjà pas le temps de terminer mes cours d’aquarelle, de reprendre mes projets photo, de travailler mes techniques de danse… Et en même temps, tester différentes activités, différents arts, n’est-ce pas simplement profiter de ce que ce vaste monde peut nous offrir ? 🙂

    1. Lucide

      Je vais t’offrir une réponse un peu bullshit/20 mais on fait bien ce qu’on veut, au final. J’ai l’impression que l’envie de pousser le truc jusqu’au bout équivaut un peu à tester sa légitimité dans ladite activité, on a vachement de mal à s’affranchir du regard (et donc du jugement) des autres. Il faudrait pouvoir analyser ce qui nous « empêche » de persévérer : est-ce qu’on a VRAIMENT envie de tester plein de choses ou bien le fait de ne pas persister = flemme ? Peur ? Tout en même temps ? Je pose beaucoup trop de questions alors que l’essentiel est d’identifier son but dans la manœuvre. Il faut aussi que je reprenne mes cours (bien que je sois autodidacte) d’aquarelle… Tant de choses à faire et si peu de temps !!!

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