Je pourrais dire que j’ai un intérêt tout particulier pour les phares mais en réalité, mon attention se porte sur la lumière et la fascination que l’être humain a pour elle. À quel point il cherche à la recréer, comme s’il s’agissait d’un animal sauvage à dompter. Le phare est en première ligne, face aux éléments, et jamais, ou si peu, sa lumière ne faiblit. Quand j’étais enfant, je vivais dans les terres. Il arrivait que l’on parte en vacances sur la côte et je me souviens parfaitement de l’excitation qui m’envahissait quand la mer formait l’horizon, je voulais être la première à la voir. Adulte, j’ai déménagé au bord de l’océan et je serais bien incapable de repartir. Il m’a pourtant fait peur, dans mes cauchemars surtout. Il a menacé de m’engloutir, de s’abattre sur moi un nombre incalculable de fois. Mais je ne suis pas rancunière, je reste auprès de lui et de ses multiples veilleuses qui nous protègent d’un côté comme de l’autre.
Série photographiée à La Chaume (Les Sables-d’Olonne, Vendée) où se situent le phare de l’Armandèche, au large le phare des Barges et enfin celui de la Petite Jetée qui indique l’entrée du chenal.
Octobre 2025