J’ai beau être une grande fan de David Bowie, je n’ai commencé que tardivement à regarder les films dans lesquels il a joué. Jusqu’ici, mon intérêt pour eux était limité, je suis plus mélomane que cinéphile. Avant d’accorder toute mon attention à sa filmographie, David Bowie m’est apparu dans le fabuleux The Prestige de Christopher Nolan (2006) où il a joué Nikola Tesla. J’ai aussi vu le culte mais fastidieux Labyrinth de Jim Henson (1986), bon délire de fantasy sous acide, et ce (très, très) long métrage qu’est The Man Who Fell to Earth (1977) de Nicolas Roeg. Après ça, j’ai fait une amère constatation : David Bowie n’était pas un très bon acteur. Ses rôles ne sont pas toujours inintéressants mais son jeu souvent pénible. Toutefois, il y a un film que je voulais voir depuis longtemps et qui vient d’arriver sur Netflix, c’est The Hunger (Les Prédateurs en français), réalisé en 1983 par Tony Scott, avec également Catherine Deneuve et Susan Sarandon. Deux de mes passions sont réunies : David Bowie et les vampires.
Bon film de vampires : validé
The Hunger est une ode au genre. Nous sommes en 1983 et ça se voit. Le film débute avec Bela Lugosi’s Dead de Bauhaus, ça permet de comprendre ce qui va arriver ensuite : le glam, l’amour et la mort, la Sainte Trinité des vampires dignes de ce nom. Ici c’est Miriam (Catherine Deneuve) l’héroïne, une femme vampire sans âge avec une allure folle. Elle dirige le quotidien avec son charisme naturel, elle a transformé John (David Bowie) deux siècles auparavant pour en faire son amant éternel. Enfin presque. Il arrive toujours un moment où les amant·e·s de Miriam sont rattrapé·e·s par la vie. Et puis c’est plutôt cocasse, Miriam jette son dévolu sur Sarah (Susan Sarandon), une scientifique qui travaille sur le processus de vieillissement.
Ambiance et esthétique : validées
Au-delà de quelques plans ralentis que j’ai trouvés très vilains (question de mode), ce film est d’une grande poésie et a d’autres plans d’une infinie beauté, en plus d’une bande-son délicate : Bach, Schubert et Delibes. Catherine Deneuve est fantastique, vous l’aviez compris. Je suis contente de savoir une femme dans ce rôle puisque la plupart des vieux vampires torturés qui ont roulé leur bosse dans la pop culture sont des hommes.
Je pense qu’il n’était pas évident de conserver un gothisme fin, baroque, sensuel et qui ne soit pas poussiéreux dans un cadre comme les années 1980. On aurait pu vite avoir envie de rendre les choses plus punks, comme dans The Lost Boys par exemple. The Hunger est froid et sophistiqué, c’est totalement mon esthétique. Pour ne rien gâcher, j’ai trouvé ce film clairement féministe. Un comble quand on sait les propos que Catherine Deneuve a tenu ces derniers mois.
