Alors que je suis dans une période de ma vie où je dois faire très attention à ce qui sort de mon porte-monnaie, j’ai été lâchée dans la nature et paf, je me suis retrouvée au rayon vinyles de la Fnac. Je n’ai rien vu venir. Alors que je me questionnais intérieurement sur le système de classement musical de ce magasin, le rouge de Let It Glow de Rover m’est apparu. Il était posé là, il n’attendait que moi. Je n’ai pas quitté les lieux sans lui.
Arrivée chez moi, je l’ai tout de suite mis sur la platine. Un premier ravissement pour les yeux, un disque aussi rouge que sa pochette. Les vinyles colorés, c’est une vraie passion. Je me suis affalée dans le canapé et j’ai écouté Let It Glow.
Ma première écoute n’a pas eu l’effet escompté, je ne suis pas entrée dedans. Seule Some Needs s’est imprégnée immédiatement. Aucune déception toutefois parce que ce n’est pas la première fois qu’une première écoute ne m’interpelle pas plus que ça, certains de mes disques préférés se sont retrouvés dans cette situation. J’ai donc lancé le disque une deuxième fois en l’écoutant au casque cette fois-ci. J’ai alors découvert plein de trucs intéressants. Some Needs est vraiment cool. J’ai soudainement entendu l’influence de David Bowie dans Innerhum. Elle est incroyable cette chanson… Cette fin ! Avec Trugar, je reconnais un peu les Beatles de la fin des années 1960 et, sur l’autre face, Let It Glow a ce petit quelque chose de Pink Floyd. On n’oublie pas le côté stoner dans Along et In The End. HCYD me rappelle la fantasmagorie du premier album et la mélancolie est toujours là avec Odessey et Glowing Shades.

Malgré tout ça, j’ai un petit moins en écoutant ce disque. Je crois que c’est à cause du premier album de Rover (éponyme, 2012) qui m’a fait un tel effet que j’ai du mal à passer outre. Rover est l’un de mes disques favoris au monde, avec lui j’ai eu un coup de foudre musical. C’est un album d’une extraordinaire sensibilité et j’ai sans doute tout éprouvé en l’écoutant. Il est océanique, parfois submergé, romantique au sens culturel du terme, poétique. C’est presque un concept album.
Je trouve Let It Glow plus brut. C’est différent et en même temps reconnaissable. Il me manque juste ce petit je ne sais quoi. Mais je ne le laisserai pas de côté, je le réécouterai ! C’est un cheval sauvage alors je l’apprivoiserai.
Je fais un point rapide sur la technique d’enregistrement de l’album et pour ce faire, je vous invite à lire cet excellent article des Inrocks dans lequel Rover dit :
J’avais la volonté, peut-être inconsciente, d’être moins démonstratif. De suggérer plutôt que d’imposer, de faire travailler l’oreille et l’imagination de l’auditeur avec ce disque. J’ai enregistré, dans les conditions de l’analogique uniquement, dans un ancien internat transformé en studio. Du coup, on entend les bruits du dehors, les oiseaux. L’air, le vide y sont aussi très différents du vide numérique : quand on ne fait rien sur une bande et qu’on appuie sur play, il y a déjà la vie. Dans cet album, il y a des défauts, des aspérités, mais c’était l’intention : le fait que ce soit déstabilisant, ça m’excite. »
Alors ai-je été déstabilisée ? Je ne sais pas ! On en reparlera peut-être un jour…
Mise à jour du 10 février 2021
Je relis cet article et je suis très amusée. J’ai complètement changé d’avis sur Let It Glow au fil des années et de mes écoutes, je le trouve aussi précieux que Rover et je l’aime profondément. J’ai évolué !