Dernières lectures : Jim Fergus, Jean Teulé et Martin Page

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Marie-Blanche, de Jim Fergus

Voilà un roman qui m’a fait passer par tous les états émotionnels. Je l’avais depuis quelques années dans ma bibliothèque et j’ai visiblement mis le temps à l’ouvrir. J’aime beaucoup les histoires familiales qui couvrent plusieurs générations, surtout quand il est question de femmes. Marie-Blanche c’est ça. C’est l’histoire de la mère et de la grand-mère maternelle de l’auteur.

En 1995, Jim Fergus a rendu visite à sa grand-mère, très âgée et dépendante, dans le but de comprendre l’histoire et la vie de ses aïeules françaises ayant migré aux États-Unis. Marie-Blanche est la mère de l’auteur, morte en 1966 quand il avait 16 ans. Elle avait une relation très conflictuelle avec sa propre mère, Renée, qui a dû se battre pour se faire une place dans la société. L’aristocratie dépeinte ici est pourrie jusqu’à la moelle. Dans ce roman, les conditions des femmes sont atroces. Il y est question d’un oncle pervers et dominateur, une ordure dont le traitement de la dépravation n’est pas assez clair selon moi. J’aurais aimé que l’auteur prenne davantage parti, ça m’a beaucoup gênée. Il y a aussi un passage qui semble justifier les violences faites aux femmes, sans contradiction. Je veux bien m’adapter à un contexte mais il ne faut pas pousser. Malgré tout, je me suis attachée aux personnages et surtout à Marie-Blanche. J’ai eu l’impression de la comprendre et son destin tragique (évoquée dès le début) m’a bouleversée. Mais je reste convaincue que ce livre aurait pu être différent s’il avait été écrit par une femme.


Le Magasin des Suicides, de Jean Teulé

Celui-là, bien que le titre m’a tout de suite attirée, je m’en suis quand même méfiée. J’ai un problème avec ce genre de dimension fantastique, comme quand j’ai dû refermer La Mécanique du cœur de Mathias Malzieu parce que ça m’a… saoulée. Je compare un peu les deux parce qu’ils ont le même traitement de l’histoire, il y a une forme d’absurde mêlée à du bizarre, de l’extraordinaire au sens fantasy du terme. Les termes sont sans doute mal choisis et je m’en excuse, j’ai du mal à trouver les mots justes. Peut-être que vous verrez ce que je veux dire si vous avez lu ces deux romans.

Le Magasin des Suicides est une sorte de petite dystopie, c’est l’histoire d’un magasin qui vend des méthodes de suicide. Il est tenu par Lucrèce et Mishima Tuvache, et leurs trois enfants Vincent, Marilyn et Alan. Une très grosse allure de famille Addams. C’est un livre aussi drôle que cynique, confit à l’humour noir mais avec une fin qui m’a laissée sur le séant. J’ai dû la relire parce que je n’avais pas compris la première fois. Ensuite, il m’a fallu demander l’avis d’autres lecteur·rice·s et, enfin, chercher une explication de l’auteur. Même si j’ai compris cette dernière, ça ne m’a pas laissée moins déçue par ce choix de fin. Remboursée !


Une parfaite journée parfaite, de Martin Page

Ce roman m’a été conseillé par l’ex de ma meilleure amie et comme leur relation ne s’est pas terminée de façon très sereine, j’ai mis du temps à m’y plonger. Mes yeux se sont accidentellement posés dessus après avoir oublié sa provenance, il était enfin l’heure de lire Une parfaite journée parfaite.

Il est encore question de suicide par ici et toujours avec cynisme. C’est l’histoire d’un type qui se suicide plusieurs fois dans la journée et puis reprend son train-train quotidien juste après. Le protagoniste y met pourtant tout son cœur ! La quatrième de couverture :

Tenter de se suicider peut être une occupation très prenante. Une journée durant, un homme s’attèle à la tâche : bricolage de chaise électrique, cocktail explosif d’anti-dépresseurs, tout y passe. Pour celui qui collectionne les émotions de ses collègues et prend des vacances dans un ascenseur, rien n’est simple… On peut se sentir inadapté à la vie et, bizarrement, ne pas parvenir à la quitter.

J’ai bien aimé ce livre parce que j’ai aimé la dimension chimérique qu’on donne au suicide, à la mort, à la dépression qui n’est pas clairement citée mais qu’on devine. Ça rend tout ce marasme drôle et moins pathétique.

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