Charlotte, de David Foenkinos

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Je suis partie en voyage à Amsterdam et j’ai emmené deux romans dans ma valise. Le Maître du Haut Château de Philip K. Dick que j’ai à peine ouvert, et Charlotte de David Foenkinos que j’ai lu d’une traite. Je l’ai commencé à la gare d’Amsterdam, en attendant le train du retour, et je l’ai terminé entre Paris et Nantes.

C’est un roman de 200 et quelques pages adapté d’une histoire vraie puisqu’il est question de Charlotte Salomon, peintresse juive allemande décédée à 26 ans pendant la Seconde Guerre mondiale. Toute sa vie y est écrite, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, et avant ça la rencontre de ses parents. C’est un livre sombre, Charlotte est issue d’une famille dont plusieurs membres se sont suicidé·e·s, notamment sa propre mère, ce qu’elle ignore une partie de sa vie, ainsi que sa tante dont elle a hérité du prénom. Charlotte vit à Berlin avec son père médecin qui se remarie avec la cantatrice Paula Lindberg, admirée par sa belle-fille. Charlotte est une enfant taciturne et la dépression gangrène sa famille maternelle. Elle apprend le dessin à l’adolescence et souffre de l’antisémitisme aux beaux-arts (entre autres) avec la montée en puissance des nazis.

On connaît la fin dès le début puisque Charlotte Salomon est morte très jeune mais son histoire vaut le coup d’être connue tant elle est émouvante. J’ai réussi à ne pas pleurer dans mon train bondé mais j’ai dû me battre ! C’est un bouquin qui se lit aussi très vite car outre son nombre de pages, le roman est écrit avec des phrases extrêmement courtes et pratique un retour à la ligne constant, parfois avec des interventions de l’auteur. C’est assez curieux mais on s’habitue vite et il n’y a aucune description superflue, tout est concret.

Peu avant sa déportation à Auschwitz, Charlotte Salomon a écrit Vie ? ou Théâtre ?, une œuvre autobiographique complète qui regroupe dessins, peintures, écrits et même de la musique. Les conditions de sa composition y sont très bien expliquées dans le roman. Depuis peu, on peut trouver ce recueil traduit en français, soit une œuvre de 820 pages et de plus de 4 kg !

Autoportrait, Charlotte Salomon, 1940

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